Portrait de technologue | Stéphanie Plante, t.e.p.m.

Blogue, Électrophysiologie médicale
9 novembre 2023

L’OTIMROEPMQ a eu le plaisir de rencontrer Stéphanie Plante, technologue en électrophysiologie médicale, coordonnatrice technique du département de l’électrophysiologie médicale au CIUSSS du Centre-de-la-Mauricie et technologue autonome en échographie cardiaque.

Comment avez-vous découvert le terme de technologue et qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

J’avais fait un pré-stage au cégep pour être ergothérapeute, mais je ne l’avais pas aimé, car il y avait trop de tâches administratives par rapport au temps qu’on passait avec le patient. Donc je me suis dit que je devais me tourner vers une technique où on a plus de contact avec le patient. J’ai fait des recherches dans les professions de technologue, et j’ai trouvé l’électrophysiologie médicale, c’était original, personne ne connaissait ça, et ça semblait très diversifié, donc c’est quelque chose qui allait me correspondre car on touche à plusieurs domaines. Je ne connaissais rien, mais j’ai voulu essayer.

 

Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

Je me suis tournée vers la technique d’électrophysiologie au collège Ahuntsic sur trois ans. Dès la première session, j’ai été embauché à l’institut de cardiologie à Montréal. Dans le temps, mon poste s’appelait technologue-junior. J’y ai travaillé tout au long de mes études, car il manquait beaucoup de personnel. À ma troisième année d’études j’ai fait un stage à l’hôpital St-Luc à Montréal, il y avait un poste ouvert et ils m’ont promis ce poste après mon année de stage. J’ai donc commencé là-bas comme technologue en électrophysiologie. J’ai fait plusieurs hôpitaux : l’institut de cardiologie, l’hôpital de Saint-Luc; ensuite, je suis sortie de la ville pour travailler à Trois-Rivières, Cap-de-la-Madeleine, Shawinigan, Lévis. Lors de mon année de travail à Lévis je m’ennuyais beaucoup de Shawinigan, alors je suis revenue à mes amours et après un an, j’ai eu le poste de coordonnatrice. L’hôpital manquait de technologues en échographie cardiaque. Ils m’ont demandé personnellement si cela pouvait m’intéresser de passer la formation s’ils payaient tous les frais, et j’ai accepté. J’ai fait la formation, passé mon stage et au bout d’un an ou deux, quand j’ai eu atteint le nombre d’examens nécessaire, j’ai demandé à devenir technologue autonome de soir. La liste d’attente était longue et nous n’avions qu’une machine qui marchait sans arrêt le jour. Donc je me suis proposée pour travailler le soir afin de pouvoir élargir les plages horaires. Les médecins se sont informés, ça les inquiétait un peu, mais c’était comme ça que ça fonctionnait un peu partout. Comme la liste d’attente était trop longue, ils ont accepté. J’ai été la première technologue autonome en échographie cardiaque de cet hôpital.

Pour résumer, ça fait 22 ans que je suis technologue, 10 ans que je suis coordonnatrice et je suis technologue autonome depuis 7 ans.

 

À quoi ressemble une journée dans votre quotidien avec tous ces rôles ?

Ça dépend où je suis programmée pour ma journée de travail.

Pour une journée type en échographie cardiaque, nos horaires sont établis, c’est vraiment simple. On arrive, on regarde notre liste de patients et le nombre de personnes en hospitalisation à faire passer, car ils ne sont pas prévus. Les médecins avec qui on travaille peuvent aussi faire varier notre horaire. Certains arrivent plus tôt, d’autres plus tard, certains sont rapide, d’autre moins. On fait passer les patients, si le patient ne se présente pas, on va chercher un hospitalisé, et la journée se déroule comme ça.

Quand je suis en électrophysiologie médicale, j’effectue aussi le travail de coordonnatrice. Mais quand je suis en échographie cardiaque, c’est une autre personne qui me remplace à ce poste.

En électrophysiologie médicale, c’est comme en échographie, on va voir la liste de patients, on fait le tour des personnes hospitalisées, on demande si quelqu’un a besoin d’aide. Le travail d’équipe est important.

Dès que j’ai un peu de temps dans la journée, je change mon rôle de technologue EPM pour celui de coordonnatrice. Je m’occupe des problèmes en interne, des statistiques, de répondre aux courriels, de programmer les horaires des technologues pour la semaine suivante, d’effectuer des commandes… Si je n’ai pas eu le temps de faire ça dans la semaine, je me bloque le vendredi avant midi pour terminer mes tâches.

 

Quelles sont les qualités qu’il faut avoir pour devenir technologue ?

Je pense qu’il faut être patient pour être technologue, on fait face à des personnes qui sont malades, qui sont inquiets, donc il faut prendre le temps avec eux. Il faut être bon dans le travail d’équipe, aussitôt qu’un membre de l’équipe ne va pas bien, ça défait toute l’ambiance et ça a un impact sur tout le département et son efficacité. Il faut aussi savoir être autonome. Ici, on est un peu en région à Shawinigan, on n’a pas de neurologue dans le bâtiment. Donc on fait notre tracé d’électroencéphalographie (l’enregistrement de l’activité bioélectrique du cerveau), mais il n’y a aucun médecin qui peut l’interpréter dans notre hôpital directement.  Nous, les technologues en électrophysiologie, nous sommes les seuls capables d’interpréter les tracés qu’il y a devant nous. Il faut donc savoir s’il y a une urgence ou si on peut laisser partir le patient de façon sécuritaire.

 

Avez-vous une anecdote que vous aimeriez partager ?

C’était un jeune patient de 4 ou 5 ans qui était hospitalisé en pédiatrie. Il avait convulsé et on lui avait détecté de l’épilepsie. Il fallait donc lui faire des contrôles, et c’est parfois difficile de garder calme un jeune patient pendant un examen d’électroencéphalographie, car ça dure 60 minutes en moyenne si le patient ne bouge pas. Mais il était vraiment gentil, et à chaque fois que j’allais le chercher pour des contrôles, il était vraiment content de me voir, il m’appelait par mon prénom, il savait quels jouets ou quels livres pour enfants j’avais pris avec moi. C’était très agréable de l’avoir comme patient.

 

Estimez-vous important de faire de la formation continue tout au long de votre carrière ?

Oui, c’est important, parce que la technologie avance vite, les recherches font avancer tout ça à la vitesse éclair, si on ne fait pas de formation continue, on va se perdre et ne plus être à jour. En plus, nous formons des stagiaires, donc si on n’est pas à jour, eux vont nous le rappeler ! Les protocoles pour faire les examens changent souvent aussi, si on ne se tient pas à jour, on n’est plus aux normes pour faire nos tests.

 

Est-ce qu’il y a un examen que vous préférez faire ?

J’en ai deux ! Il y en a un qui est l’échographie cardiaque, même si ça a été long avant de me faire aimer ça, car c’est un examen très difficile. C’était un défi pour moi de retourner aux études en 2015 et d’apprendre ça. On se rend compte qu’on a vieilli un peu et que les connaissances ne rentrent plus aussi bien qu’avant dans notre tête. On voudrait être bon toute suite en commençant, mais ce n’est pas possible en échographie cardiaque. Mais une fois qu’on y arrive, c’est super, c’est très valorisant à faire.

Le deuxième, c’est l’électroencéphalographie, les EEG, c’est mon premier bébé. J’ai commencé dans ça, et j’ai toujours aimé ça.

Est-facile de dissocier vie professionnelle et vie personnelle ?

Oui ! Justement, c’est pour cette raison que j’avais lâché mes études d’ergothérapeute. Ma maître de stage me disait qu’elle ne finissait jamais ses journées à l’heure et qu’elle prenait du travail à terminer chez elle. L’électrophysiologie médicale est super pour avoir une vie à côté du travail. J’ai des chevaux, j’ai des chiens, je n’ai pas le temps d’amener du travail en plus chez moi.

 

Que diriez-vous à quelqu’un qui veut devenir technologue ?

Je l’encourage à 100 % d’aller dans ce domaine. C’est très diversifié, on ne s’ennuie pas.

Merci à Stéphanie pour sa participation.

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