Portrait de technologue | Jade Cousineau-Gamache, t.i.m.(RD)

Radiodiagnostic, Blogue
4 novembre 2023

L’OTIMROEPMQ a eu le plaisir de rencontrer Jade Cousineau-Gamache, technologue en radiodiagnostic au CISSS des Laurentides à l’hôpital Laurentien. Elle est également connue sous le pseudo @_tallgirl sur TikTok, où elle publie des contenus de son quotidien pour faire connaître son métier auprès du grand public et de ses 5500 abonnés.

L’hôpital Laurentien est un petit établissement, combien êtes-vous ?

On est à peu près une quinzaine de technologues dans notre établissement, et c’est ce qui m’a interpellé et qui m’a donné envie de travailler là-bas.

 

Comment se passe une journée type quand on est une petite équipe ?

On est au minimum deux technologues de jour, dans les grosses journées, on peut être quatre ou cinq, et la nuit on est seul dû au manque de personnel. On se connaît tous personnellement, car on est une petite équipe.

Pour ma part, je travaille principalement le soir. Je commence par rencontrer l’équipe de jour, on parle un peu de leur journée, des choses qui restent à faire, des choses importantes. Ensuite, je vais regarder la liste de travail. Le soir, on s’occupe des urgences scan, graphie, et des hospitalisations qui ont des examens urgents à faire.

La tâche principale de nuit, ça va être de faire les contrôles qualité des machines : les éteindre, les allumer, voir que tout fonctionne correctement pour l’équipe du matin et si quelque chose ne fonctionne pas, le signaler à la personne responsable.

Je ne travaille pas souvent de jour, et c’est vraiment différent. De jour, on est plusieurs en poste, donc chacun à ses tâches attitrées. Par exemple, moi, je fais soit de la graphie, soit du scan. De nuit, il n’y a pas d’agent administratif, donc il faut monter les requêtes soi-même. Je fais tous les examens seule, ce qui me rend plus indépendante. Être seule la nuit m’a permis de m’améliorer, en cherchant des références et en faisant au meilleur de mes capacités, en comparaison à mes postes en journée où j’ai plus tendance à me référer à mes collègues si je suis face à un problème.

J’aime énormément travailler dans un petit milieu, car on peut passer plus de temps avec les patients. Je suis quelqu’un de très sociable, donc je peux discuter sans problème, pas juste parler de leur maladie, mais aussi de leur vie personnelle. On peut voir certains patients hospitalisés tous les jours, donc on apprend à les connaître et ça rend le métier plus humain.

 

Sur votre compte TikTok, vous dites qu’avant vous souhaitiez travailler comme biologiste marin. Comment se fait-il que vous soyez à présent technologue ? Comment avez-vous connu ce métier et comment avez-vous été convaincu que c’est ce métier que vous vouliez faire finalement ?

La biologie marine m’intéresse encore énormément, mais c’est un métier qui est moins accessible au Québec, et je souhaitais rester ici. Quand j’étais jeune, j’étais patiente en imagerie, j’ai eu le contact avec les machines et les technologues. Ma mère m’a conseillé ce métier, m’a envoyé de la documentation, et je me suis inscrite un peu sur un coup de tête au SRAM pour la technique. Puis j’ai adoré ma première session, il y a beaucoup de notions de biologies, d’anatomies humaines et de pathologies à apprendre. J’ai choisi radiodiagnostic, car quand j’étais jeune, je passais des scans et des radiographies, c’est un terrain que je connaissais déjà.

 

Quelles sont les qualités selon vous, pour devenir technologue ?

Il faut être créatif, car en radiographie, parfois, la jambe n’est pas du bon côté, donc il faut connaître sa théorie pour créer une bonne image malgré que le patient ne soit pas placé parfaitement. Il faut aussi aimer le travail d’équipe, car c’est essentiellement ça notre métier. Même quand je suis seule la nuit, je travaille avec les préposés de l’urgence. Même quand on est « seul », on n’est pas vraiment seul.

 

Pensez-vous que la formation continue à faire tout au long de votre carrière est quelque chose d’important ?

Oui, c’est important, car si on n’apprend pas de nouvelles choses, si on ne met pas à jour nos connaissances, on finit par les perdre. Même moi, qui suis diplômée depuis à peine deux ans, il y a des références que je dois à nouveau consulter.

 

Comment avez-vous eu l’idée de parler de votre métier sur TikTok ?

J’avais déjà commencé à parler de ma grandeur, car je fais 6’2! J’étais donc déjà à l’aise sur TikTok. Certaines nuits, pendant ma pause, après le dîner, je me tournais un peu les pouces et je me suis décidée à faire des vidéos sur mon métier, car il est très peu connu. Même mon entourage ne sait pas exactement ce que je fais. Aussi, j’aime beaucoup faire rire les gens, donc je pouvais faire d’une pierre deux coups. J’avoue aussi que je n’avais plus beaucoup d’idée de contenu concernant ma grandeur, donc je me suis dit que j’allais changer un peu et raconter ce que j’aime.

 

Quel était votre objectif à travers ça ?

Faire connaître le métier sans avoir à parler du patient spécifique. Je voulais montrer ce que tous les technologues vivent dans le monde. Il a beaucoup de Français qui regardent mes vidéos et là-bas le métier, c’est manipulateur technique.

 

Est-ce que vos abonnés vous posent des questions suite à vos vidéos sur le métier de technologue ?

Beaucoup de gens m’écrivent depuis mon compte TikTok pour avoir plus de détails ; des Français me demandent les possibilités pour pratiquer au Québec, beaucoup de jeunes étudiants me demandent comment s’inscrire à la technique, quel parcours j’ai fait… C’est majoritairement une jeune population qui est intéressée par le métier et qui veut savoir si au niveau de l’école, c’est très difficile… Ça me fait vraiment plaisir quand ils m’écrivent.

 

Est-ce que vous recevez beaucoup de commentaires négatifs ? Est-ce que vous prenez le temps d’y répondre ou bien vous les ignorez?

Je réponds à quelques-uns, mais à un moment donné, on ne peut pas répondre à tous les commentaires. Mais ça ne me dérange pas, car même si c’est négatif, si les gens commentent, ça augmente quand même mon nombre de vues et ça fait remonter ma publication dans les algorithmes. Mes patrons sont au courant que je fais mes vidéos pendant mes pauses, et ils les regardent aussi. Pendant mes pauses, je garde toujours un téléphone sur moi, donc s’il y a une urgence, je fonce, j’ai juste à ranger mon cellulaire, je ne transporte pas une grosse caméra pour filmer mes vidéos. Je reste très disponible et l’équipe me trouve très efficace. Je sais ce que pense l’équipe de nuit, mes patrons et mes collègues de mon travail de tous les jours, donc ce que des inconnus pensent sur leur cellulaire, ça ne me dérange pas tant.

 

De par les messages que vous recevez, pensez-vous que l’avenir du métier de technologue aura une relève ?

Je pense vraiment que oui. En ce moment, il y a très peu d’inscriptions comparativement à lorsque moi, je me suis inscrite. La nouvelle génération est beaucoup sur TikTok et c’est l’occasion pour eux de connaître ce métier. Dans leur quotidien, personne n’en parle, même les adultes pensent que ce sont les infirmières et les médecins qui font les images diagnostiques. Le problème est que le métier et le parcours ne sont pas connus. Quand je dis aux gens que c’est juste une technique de trois ans, ils sont étonnés. Mais les gens sont là, intéressés, je pense qu’il y a moyen de les attirer vers ce métier.

 

Que diriez-vous à une personne qui vous envoie un message pour vous dire qu’elle hésite à devenir technologue ?

Je lui dirais que moi, ce qui m’a beaucoup attiré dans ce métier, c’est qu’il y a plusieurs secteurs d’activité. Donc si un jour on en a marre du scan, on peut faire de la radiographie, de la scopie, de l’angiographie, on peut aller faire un AEC en mammographie… Que c’est très différent à chaque fois quand tu arrives au travail, tu ne sais pas ce qui t’attend, car tous les patients sont différents, et c’est ça qui est bien.

 

Quels sont vos objectifs pour votre compte TikTok ?

Je fais surtout ça pour le plaisir. Je ne me considère vraiment pas comme une créatrice de contenu. C’est sûr qu’il y a toujours des choses à raconter au niveau de la profession. Quand je travaille de soir, je n’ai pas vraiment le temps de filmer pendant mes pauses, donc il faut que je filme après mes heures. Ça complexifie un petit peu ma plage de publication de contenus. Mais il y a toujours des nouvelles tendances TikTok, je me fais une banque de TikTok que je trouve sympa et que j’aimerais faire. J’y prends vraiment du plaisir et parfois, je me fais rire moi-même.

Merci à Jade pour sa participation.

TikTok: @_tallgirl

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