Des technologues qui pratiquent auprès d’une clientèle animale.

Blogue
6 décembre 2023

Saviez-vous que?

Les technologues sont appelés à travailler dans des milieux de pratique peu conventionnels et bien souvent méconnus. Par exemple, en imagerie médicale du radiodiagnostic, les technologues peuvent pratiquer avec une clientèle animale.

Les technologues qui exercent dans en milieu vétérinaire doivent se soumettre aux mêmes exigences que ceux du domaine humain, c’est-à-dire qu’ils ont la même formation collégiale que leurs pairs en milieu hospitalier et qu’ils doivent détenir un permis valide de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (OTIMROEPMQ).

Christine Chevrier, t.i.m. au CHUV, FMV, Université de Montréal, nous explique sa réalité dans l’article paru dans la revue scientifique de l’Ordre, l’ÉchoX en septembre dernier: Pratiquer autrement… avec une clientèle qui a du mordant

Elle y explique les différences entre la pratique sur une clientèle animale vs humaine.

 

ADAPTATION

Presque tout est à réapprendre lorsqu’on fait le saut en milieu vétérinaire. On doit faire l’apprentissage de nouvelles anatomies (un pied de cheval est différent d’un pied de chien, qui est différent d’une aile d’oiseau, etc.). Le meilleur outil d’un technologue est son excellente connaissance des lois de la physique de l’imagerie médicale.

Le principal enjeu auquel fait face au quotidien un technologue au CHUV est l’adaptation des facteurs techniques ou paramètres des séquences aux différentes espèces.

Les appareils utilisés en imagerie médicale au CHUV sont habituellement les mêmes qu’en médecine humaine afin d’avoir des images de haute qualité. Or il n’existe pas au CHUV, d’appareil qui puisse soutenir le poids d’un bovin ou ayant une ouverture extra large pour l’y introduire. L’équipe de technologues en imagerie médicale du CHUV, les résidents et les radiologistes vétérinaires doivent donc mettre leur expertise et leur créativité au service d’une très grande variété d’espèces animales.

Par exemple : La capacité de poids maximale de la table en CT et en IRM est la même. Nous ne pouvons faire des examens de thorax ou abdomen. Non seulement la puissance du tube (CT) n’est pas assez forte mais aussi parce que l’ouverture du statif (CT) ou du tunnel (IRM) varie de 50 cm à 70 cm. Nous devons placer les grands animaux, anesthésiés, sur des tables spéciales pour examiner en IRM leurs extrémités, et au CT, leur tête et leurs extrémités (Figures 9 et 10).

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Figure 9 : CT de tête d’un cheval.
Figure 10 : IRM de pied thoracique gauche d’un cheval. La table de l’appareil d’IRM a été enlevée et remplacée par une table qui supporte son poids. Le pied doit être manuellement placé à l’isocentre de l’aimant.

 

Au CHUV, les technologues ayant un poste permanent font une rotation dans tous les secteurs d’activités (sauf l’échographie) ; ils doivent être indépendants et avoir une capacité d’adaptation à un travail non routinier et physique, rester vigilantes aux réactions des animaux et avoir une bonne vitesse d’exécution. Par exemple, au cours de radiographies de thorax sur un cheval adulte, celui-ci est dirigé entre le tube et le tiroir Bucky où il doit rester immobile (Figures 14 et 15). Les chevaux étant une proie ayant été domestiquée, ils sont souvent anxieux quand ils se sentent à l’étroit, sans possibilité de fuite. Les technologues doivent centrer parfaitement le rayon, ajuster les paramètres techniques de l’appareil, se déplacer en douceur mais rapidement pour faire la radiographie en inspiration et retourner immédiatement après pour déplacer l’appareil.

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Figure 14 : Le tube et la plaque DR sont placés pour une radiographie dorsopalmaire du carpe gauche du cheval.
Figure 15 : Cheval en position pour une radiographie du thorax crânial.

 

EXPERTS DE L’APPAREILLAGE

Les technologues sont responsables du bon fonctionnement quotidien des appareils et de leur entretien préventif. Les réparations de base, certaines calibrations et les appels de service sont faits par les technologues contrairement aux technologues en milieu hospitalier qui ont souvent des techniciens ou ingénieurs en génie biomédical pour effectuer l’entretien. Pour ce qui est des systèmes informatiques, chaque technologue détient des accès d’administrateur PACS (s’agit d’un système permettant l’archivage et l’échange des examens radiologiques.). Des formations nous sont offertes par les fournisseurs et nous ajustons avec eux nos besoins reliés à l’imagerie vétérinaire.

Les technologues participent à l’enseignement/formation des étudiants et internes en médecine vétérinaire. Nous devons les former sur l’appareillage, le positionnement et le contrôle de qualité. Par exemple, un interne spécialisé dans les équins doit apprendre comment utiliser les générateurs portatifs et les dizaines d’incidences différentes lui permettant d’aller exercer avec confiance dans sa future pratique.

Merci à Christine Chevrier pour son témoignage et son article qui démontrent une belle facette du métier de technologue.

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