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Mammographie: pour qui, pour quoi, comment ?
Vous observez minutieusement vos seins et vous remarquez une bosse, une rougeur ou encore une ulcération du mamelon. Vous consultez votre médecin et vous savez qu’il est possible qu’on vous demande d’aller passer une mammographie. Peut-être avez-vous aussi reçu votre lettre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS)?
C’est alors que l’angoisse monte en vous. Vous imaginez vos seins être écrasés comme une feuille de papier par une énorme machine métallique !
Pas de panique ! La mammographie, ce n’est pas si effrayant et c’est même très utile.
Pourquoi passe-t-on une mammographie ?
Il existe deux types de mammographie. La mammographie de dépistage et la mammographie de diagnostic.
La mammographie de dépistage est l’examen que le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) vous invite à passer tous les deux ans, dès l’âge de 50 ans jusqu’à 69 ans.
Pourquoi cette tranche d’âge précisément ? Tout simplement parce que les femmes de ce groupe d’âge présentent le taux le plus élevé de cas de cancer du sein. En proposant une mammographie de dépistage tous les deux ans, il est possible de détecter la présence de la maladie avant l’apparition des premiers symptômes pour une prise en charge rapide, ce qui peut éviter des traitements plus agressifs. Des études ont prouvé que ce programme sauve réellement des vies par une détection précoce du cancer du sein avant les premiers signes.
Les femmes âgées de 70 à 74 ans ont l’opportunité de continuer à bénéficier d’un dépistage régulier. Elles doivent discuter des avantages de le faire avec leur médecin de famille et obtenir une prescription de ce dernier.
Il est aussi possible de passer une mammographie de dépistage avant l’âge de 50 ans ou après l’âge de 74 ans. Malgré le fait qu’on effectue un examen de dépistage, la femme doit obtenir une ordonnance médicale justifiant la raison d’un dépistage précoce ou tardif? Ce sont presque toujours les antécédents familiaux de cancer du sein et/ou de l’ovaire qui viendront appuyer la demande.
La mammographie de diagnostic se fait plutôt à la demande de votre médecin de famille et sur la base de symptômes mammaires. Vous ne pouvez pas décider de passer une mammographie de votre plein gré, cet examen doit absolument être prescrit par votre médecin. À la suite d’un examen clinique de vos seins, on vous posera quelques questions sur vos facteurs de risque pour déterminer si la mammographie est pertinente pour vous.
Quel est la différence entre une mammographie de dépistage et une mammographie de diagnostic?
Ne vous laissez-pas impressionner par ces deux termes; ils désignent exactement le même examen. La même salle, le même appareil, la même technique, le même nombre d’image, les mêmes positions et la même minutie. Pareil! Les radiologistes qui poseront les diagnostics auront aussi la même rigueur lors de leur analyse. Dans les deux cas, le succès de l’examen repose sur la qualité du positionnement et la bonne collaboration entre la technologue et la personne passant la mammographie.
Qu’est-ce qu’une mammographie ?
Avant tout, sachez que seule une technologue en imagerie médicale attestée par l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (OTIMROEPMQ) peut effectuer cet examen. Notez bien qu’à l’heure actuelle, aucun homme ne pratique la mammographie au Québec et c’est pourquoi vous serez toujours accueilli par UNE technologue !
La mammographie est une méthode d’imagerie médicale permettant de prendre des images de l’intérieur des seins, sous différents angles, à l’aide de faibles doses de rayons X. Il s’agit de l’examen le plus efficace pour détecter rapidement la présence possible d’un cancer du sein, et ce, même à un stade très précoce et sans aucun symptôme.
Savez-vous qu’il est possible pour un homme de passer une mammographie? Eh oui, rappelons que 1 % des cas de cancer du sein touchent les hommes. L’homme qui remarque des changements au niveau de la poitrine peut aussi passer une mammographie et pourrait même être suivi pour un dépistage s’il présente des facteurs de risques. Encore une fois, l’examen est possible seulement sur présentation d’une ordonnance médicale valide.
À quel âge devrais-je commencer à passer des mammographies si je suis une personne à risque?
Il n’y a malheureusement pas de réponse exacte à cette question. Chaque femme est unique et possède son bagage personnel de facteurs de risques.
La mammographie n’est pas souhaitable chez les jeunes femmes en raison de la composition du sein. En effet, les seins sont généralement plus denses chez les femmes de moins de 35 ans, ce qui pourrait rendre plus difficile l’analyse de la mammographie. Le ou la médecin pourrait alors orienter la patiente vers une autre technique d’imagerie, comme l’échographie mammaire ou l’imagerie par résonnance magnétique.
Comment se prépare-t-on à une mammographie ?
Il n’y a pas de préparation particulière, mais il existe quelques conseils pour que le tout se passe le mieux possible :
- Évitez les robes et priorisez les vêtements qui s’enlèvent seulement par le haut;
- Avant l’examen il est bien important de ne pas appliquer de déodorant, d’anti-sudorifique, de crème, de poudre et de parfum aux niveaux des seins et des aisselles;
- Évitez les colliers, boucles d’oreilles pendantes ou tout autre bijou encombrant;
- Quelques jours avant, évitez les aliments à base de caféine comme le chocolat. Si vous avez tendance à avoir les seins sensibles, vous pouvez demander à passer l’examen sept à dix jours après le début des menstruations.
Comment se déroule la mammographie ?
La mammographie n’est pas aussi terrible qu’on pourrait le croire. C’est en fait un examen très simple qui dure entre 15 et 20 minutes.
D’abord, une technologue vous accueillera et révisera le questionnaire qu’on vous aura fourni lors de votre arrivée. Par la suite, elle vous demandera de retirer votre haut pour être torse nu. Elle vous positionnera sur l’appareil et vous resterez en position debout tout au long du test.
Les seins seront alors comprimés successivement entre deux plateaux de compression. Un minimum de deux clichés seront pris sous deux angles différents, horizontal et oblique (de côté) afin de bien localiser et situer toutes anomalies possibles dans les seins.
L’examen de base comporte 2 clichés par sein. Il est toujours important de réaliser 2 vues orthogonales afin de bien localiser et situer toutes anomalies possibles dans les seins. C’est tout !
Il n’y a pas de risque de blessure ou de lésion associé à cet examen, sinon un léger inconfort pendant la compression. N’oubliez-pas que ce sont 20 minutes qui peuvent sauver votre vie.
Qu’arrive-t-il si je suis porteuse d’implants mammaires?
Vous pourrez quand même subir l’examen étant donné que la présence d’implants mammaire n’est pas une contre-indication à la mammographie. L’appareil utilisé est le même, mais la routine est différente. La méthode utilisée est conçue pour éviter une compression importante de l’implant et ainsi éliminer les risques de rupture lors de l’examen. Cette méthode permet une analyse complète de la glande, sans être gêné par la présence des implants.
La seule vraie contre-indication à la mammographie est une chirurgie récente aux niveaux des seins (reconstruction, réduction, augmentation mammaire…) ou au niveau du sternum (chirurgie cardiaque).
Comment explique-t-on les résultats ?
Les radiologistes se réfèrent à la classification BI-RADS (Breast Imaging-Reporting and Data System) pour définir les résultats de la mammographie et les prochaines étapes suggérées.
On présente le classement comme suit :
- BIRADS 0 : Classification d’attente, quand des investigations complémentaires sont nécessaires
- BIRADS 1 : Mammographie normale
- BIRADS 2 : Il existe des anomalies bénignes (c’est-à-dire sans gravité) qui ne nécessitent ni surveillance ni examen complémentaire
- BIRADS 3 : Il existe une anomalie probablement bénigne pour laquelle une surveillance à court terme (3 ou 6 mois) est conseillée
- BIRADS 4 : Il existe une anomalie indéterminée ou suspecte
- BIRADS 5 : Il existe une anomalie évocatrice d’un cancer
Selon les résultats des clichés, le ou la médecin recommandera soit de ne rien faire, de faire un suivi serré, ou encore de procéder à des examens plus approfondis comme une échographie mammaire. Lorsque l’imagerie est classifiée BI-RADS 4 ou 5, il ou elle demandera assurément une biopsie. La biopsie est le seul examen qui peut confirmer le diagnostic définitif de cancer du sein.
Le résultat de la mammographie inclut aussi une classification de la densité mammaire. Elle est classée en 4 catégories, de A à D :
- A : Seins presque entièrement graisseux,
- B : Seins composés de zones de densités fibroglandulaires éparses,
- C : Seins denses de façon hétérogène, pouvant masquer de petites masses,
- D : Seins extrêmement denses, diminuant la sensibilité de la mammographie.
Plus le tissu est graisseux, plus la qualité de l’image permettra de voir s’il y a une masse ou des lésions. À l’opposé, un tissu qui serait glandulaire (qui sécrète le lait maternel) ou fibreux pourrait nuire à la qualité de l’image. Quand le tissu est plus fibreux que graisseux, il sera alors plus dense selon la proportion des tissus.
Notez bien que l’appellation « seins graisseux » n’a pas de lien avec la taille de vos seins. Un sein volumineux pourrait être catégorisé D (sein extrêmement dense) et un sein plus petit en taille pourrait être catégorisé A (Seins presque entièrement graisseux). Vous ne pouvez pas déterminer avec certitude la composition exacte de vos tissus mammaires par vous-même; seul l’imagerie médicale peut le faire.
Si les seins sont trop denses, cela peut diminuer la qualité de l’image et empêcher de voir une masse. Le médecin pourrait alors recommander des examens, complémentaires comme l’échographie mammaire.
La tomosynthèse
Depuis quelques années, la tomosynthèse (souvent appelée «la mammographie 3D) a fait son entrée au Québec. Cette technologie d’exploration du sein permet de visualiser la glande mammaire « en tranche » de quelques millimètres et de générer par ordinateur une reconstruction du sein en trois dimensions. Il se pourrait que vous ayez déjà passé une tomosynthèse lors d’une mammographie sans même vous en rendre compte. Comment est-ce possible?
Pour effectuer cet examen, nous utilisons le même appareil que lors de la mammographie standard. Le positionnement est le même, la compression est la même et nous effectuons deux clichés par sein dans deux positions différentes. Cependant, lors de l’exposition aux rayons-X, l’appareil se déplace selon un arc et permet de produire des images par angulation excessive. Malgré le fait que le dessus de l’appareil bouge durant la prise d’images, votre sein reste immobile dans l’appareil et il n’y pas de risque de blessure pour vous. Cette approche est fortement recommandée pour les jeunes femmes et chez les personnes ayant une forte densité mammaire.
Finalement, les bénéfices de la mammographie sont plus importants que l’inconfort qu’elle peut causer. Si vous avez des symptômes qui vous préoccupent, ne tardez pas à en parler à votre médecin et à investiguer, même si l’examen et ses résultats vous font peur. La plupart des anomalies détectées s’avèrent être bénignes, mais advenant qu’elles soient malignes (cancéreuses), mieux vaut trop tôt que trop tard.
Écrit par La Fondation Du Cancer Du Sein du Québec en collaboration avec Audrey Bouvier, t.i.m. et l’OTIMROEPMQ
Si vous avez des questions ou des doutes concernant le cancer du sein, nous sommes là pour vous avant, pendant et après le diagnostic et les traitements. N’hésitez pas à nous appeler, un.e professionnel.le vous répondra de manière confidentielle : 1-855-561-ROSE
BIBLIOGRAPHIE
Fondation cancer du sein du Québec. « Dépistage et facteurs de risque ». Ruban rose, 2021. https://rubanrose.org/minformer/a-propos-du-cancer-du-sein/depistage-et-facteurs-de-risques/.
Ruban rose. « Mammographie ». Consulté le 23 septembre 2021. https://rubanrose.org/minformer/depistage-et-diagnostic/mammographie/.
Ruban rose. « Statistiques sur le cancer du sein | M’informer ». Consulté le 27 septembre 2021. https://rubanrose.org/minformer/a-propos-du-cancer-du-sein/statistiques-sur-le-cancer-du-sein/.
Sickles, EA, D’Orsi CJ, Bassett LW, et al. ACR BI-RADS® Mammography. In: ACR BI-RADS® Atlas, Breast Imaging Reporting and Data System. Reston, VA, American College of Radiology; 2013.
Image tomosynthèse
Programme Québécois de dépistage du cancer du sein (consulté en mai 2023) http://www.depistagesein.ca/wp-content/uploads/2020/10/Tomosynthese.jpg
