Portrait de technologue | Maxime Desbiens, t.i.m. (écho)

Échographie médicale, Blogue
5 novembre 2023

L’OTIMROEPMQ a eu le plaisir de rencontrer Maxime Desbiens, technologue en échographie médicale à l’hôpital de Rimouski et l’hôpital de Matane; et enseignant au cégep de Rimouski.

Cela fait combien de temps que vous êtes technologue et combien de temps que vous êtes enseignant ?

J’ai gradué en juin 2021 en tant que technologue et j’ai commencé à enseigner en janvier 2022. J’ai débuté en faisant de la supervision de stage et j’enseigne actuellement le cours d’échographie obstétricale et le cours d’échographie mammaire. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai déjà pu enseigner aux trois années.

Les troisièmes années sont uniquement en stage à l’extérieur. Donc, on se déplace pour aller les visiter et faire des évaluations avec eux. Pour les cours en présentiel des premières et deuxièmes années, ça dépend des sessions. En ce moment, je n’enseigne qu’aux deuxièmes années, mais à la prochaine session, j’enseignerai peut-être aux premières années.

 

Comment avez-vous découvert le métier de technologue et qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Je voulais travailler en santé. Ça ne me tentait pas d’être infirmier, ambulancier… Mais par hasard, j’ai dû aller à l’hôpital pour passer une radiographie, et c’est à ce moment-là que je me suis dit que le métier de technologue en radiologie pourrait me plaire. C’était en 2017, juste avant que le programme en échographie ne commence. Le programme n’existait pas encore, alors je voulais m’en aller en radiologie, car je trouvais ça intéressant. Mais lors d’une journée d’information scolaire au Cégep de Rimouski, j’ai assisté à un atelier qui présentait le nouveau programme en échographie qui allait commencer en 2018, et c’est là que j’ai eu le déclic. Ça me plaisait d’être un peu un détective, de découvrir de quelle pathologie il s’agit, de comprendre ce qu’il se passe avec le patient. Je trouvais que l’échographie me correspondait plus que la radiologie, car il y a un travail de recherche que je trouvais intéressant, motivant et gratifiant. J’ai fait partie de la première cohorte d’échographie en 2018.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être enseignant ?

Quand j’étais étudiant, c’était assez clair pour moi que je souhaitais m’en aller vers l’enseignement, car j’aime garder mes acquis en action. On a toujours une mise à jour à faire, il faut tout le temps maitriser la matière qu’on enseigne, et on apprend aussi beaucoup. Quand les étudiants posent des questions qui sont parfois déstabilisantes, il faut effectuer des recherches dans des livres de références pour trouver la réponse. Il faut s’assurer de garder les notes de cours à jour, ajouter des informations… Donc je trouvais ça intéressant de maintenir mes connaissances et de transmettre ça aux étudiants.

 

Pourriez-vous nous expliquer une journée type ?

Une journée type en enseignement, c’est assez varié. Il n’y a pas d’horaire typique. Il y a des journées où je serai dans mon bureau en train de préparer mes cours et de répondre aux questions des étudiants, et d’autres jours où je vais passer neuf heures dans ma salle de cours à enseigner. Il y a des semaines où il faut rendre visite aux étudiants de troisièmes années qui sont en stage. Certains sont à Gatineau, donc il faut faire huit heures de route depuis Rimouski pour aller leur rendre visite. Ma semaine de mi-session était réservée uniquement à ça.

Au niveau du travail de technologue, c’est toujours un peu le même principe, même si ça dépend du département. Je travaille dans deux hôpitaux et trois départements différents, donc ça varie un peu, mais c’est toujours la même base. On a des patients externes, puis au travers de ces patients-là, il faut gérer les urgences qui rentrent tout au long de la journée. On commence la journée à huit heures, il faut qu’on regarde les patients qui sont rentrés dans la nuit, quels sont les examens qu’on peut planifier, et on commence ensuite à faire passer les patients externes. Il faut toujours prioriser les patients en fonction de ce qu’il y a de plus urgent.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?

Ce qui m’intéresse le plus, c’est la diversité. Donc j’aime avoir une journée en cardiaque, une autre en obstétrique, une autre en échographie générale où on fait des échographies du sein, de l’abdomen, de surface, de la thyroïde, des examens vasculaires… On ne s’ennuie pas ! Et chaque patient est différent, chaque examen peut être plus ou moins complexe en fonction des conditions du patient. Les pathologies qu’on trouve varient d’un patient à l’autre. De temps en temps, on trouve quelque chose de rare, et c’est bien intéressant. Les journées passent vite.

 

Que dites-vous à vos élèves concernant les qualités qu’il faut avoir pour devenir technologue ?

Il faut avoir un grand sens des responsabilités. Je leur dis toujours que oui, on leur montre énormément de notions théoriques, qu’on s’attend à ce qu’ils fassent des examens de qualité optimale, qu’on leur en demande beaucoup, mais qu’il ne faut pas oublier que si on leur demande tout ça, c’est parce que la santé, voir même la vie du patient est en bout de ligne. La moindre erreur du technologue peut entraîner des conséquences drastiques sur la vie du patient.

Il faut être capable de reconnaître ses limites cependant. Ce n’est pas parce qu’on est technologue autonome qu’on a réponse à tout. Il faut savoir admettre si le cas d’un patient dépasse nos compétences, et aller chercher un médecin pour qu’il nous donne son avis. Il ne faut pas penser que tout repose sur les épaules du technologue, mais être conscient que son rôle est important et qu’il faut apprendre à gérer cette responsabilité.

Il faut être minutieux, avoir le souci du détail, il faut être toujours en alerte dans notre travail. On ne peut pas se permettre de ne pas comprendre certaines notions. On veut des technologues qui ont un bon sens du jugement, qui sont capables de prendre les bonnes décisions. C’est sûr qu’il faut bien maîtriser son domaine.

On cherche des étudiants qui sont bien sûr empathiques, car on est vraiment dans la bulle du patient. Quand on fait une échographie cardiaque qui dure trente-cinq minutes, on est avec un patient qui est peut-être stressé et qui a des questions à nous poser. On doit être capable de faire l’examen tout en rassurant le patient. Ils doivent être capables de se mettre à la place du patient sans que ça n’ait un impact sur leur travail. Parfois, on voit des patients en échographie obstétricale qui font des fausses-couches, d’autres où on voit des malformations à l’image, c’est certain que c’est difficile, et il faut comprendre les émotions du patient, mais il faut aussi garder une distance par rapport à ça pour pas que ça nous affecte dans notre vie personnelle.

 

Y a-t-il un point de votre métier qui est méconnu ?

Les patients ont tendance à ne pas comprendre la largeur de l’échographie. Les patients voient beaucoup l’échographie obstétricale. Donc quand on fait de l’échographie mammaire, de l’échographie vasculaire, de l’échographie cardiaque, les patients sont surpris de voir que l’échographie peut servir à autre chose qu’évaluer une grossesse.

Généralement, les patients ont tendance à penser que ce sont des infirmières qui font les échographies dans les hôpitaux. Ils sont étonnés de notre niveau d’intervention. Par exemple, lors d’une biopsie, on va assister le médecin, gérer les prélèvements, préparer le matériel… Souvent, ce sont des rôles qu’on attribue aux infirmières au bloc opératoire.

 

Comment voyez-vous l’évolution du domaine de l’échographie dans dix ans ?

C’est certain que l’échographie dépend beaucoup de l’avancée technologique. Les appareils qu’on a présentement ne sont pas les mêmes qu’on aura dans 10 ans. La qualité sera de plus en plus optimale. Donc j’imagine qu’on utilisera de plus en plus l’échographie pour des examens. Comparé aux autres types d’examens du domaine de la radiologie, il n’y a pas de rayonnement ionisant, à part pour l’IRM qui est très coûteuse.

Je pense que c’est dans cette direction que l’échographie se dirige. Quand on regarde en arrière, il y a quelques années, l’échographie musculosquelettique, ce n’est pas quelque chose qui était très présent dans les hôpitaux, car la qualité de l’image ne permettait pas de faire de l’image diagnostique. Mais aujourd’hui, on l’utilise de plus en plus et ça va encore progresser dans le futur. Des nouvelles technologies comme de l’échographie 3D vont être un peu plus accessibles aussi, donc je m’attends beaucoup à une augmentation du nombre d’échographies qu’on devra faire dans les hôpitaux avec nos appareils de plus en plus performants.

 

Pensez-vous que la formation continue est importante à faire tout au long de ta carrière ?

C’est crucial, parce qu’en échographie on fonctionne beaucoup avec des lignes directrices. Ce sont les grands spécialistes du domaine (cardiologue, gynécologue…) qui ont décidé que, lorsqu’on fait telle mesure il faut avoir tel critère, que telle mesure, on la fait dans telle situation… Et ces lignes directrices sont mises à jour. Celles d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes dans quelques années. Il faut rester à jour pour que nos examens suivent les avancées scientifiques.

Un bon technologue est un technologue qui se remet en question. Parfois, c’est un détail sur une de nos photos qui va attirer notre attention et qui va pouvoir nous aider à trouver une pathologie et faire les démarches pour voir si elle est présente ou non dans le corps du patient. La dernière chose qu’on souhaite en tant que technologue, c’est de passer à côté d’une pathologie, ou d’une malformation. On n’est pas obligé de mettre un nom sur pathologie qui apparaît sur l’écran, mais il faut absolument que le technologue soit capable de repérer quelque chose qui n’est pas normal et pour ça, il faut rester à jour dans nos connaissances.

 

Que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite devenir technologue en échographie ?

Il n’y a qu’une façon de savoir si ça nous plaît, c’est d’essayer et de voir ce que ça implique. Souvent, les étudiants qui s’inscrivent dans le programme n’ont pas nécessairement conscience du rôle de technologue. Il y en a beaucoup qui s’inscrivent parce qu’ils aiment l’idée de faire de l’échographie obstétricale, et ils se retrouvent déstabilisés en découvrant tous les examens que couvre l’échographie. Il y a des étudiants qui ne s’attendaient pas non plus à avoir autant de responsabilités. Ils vont souvent le découvrir après les deux jours d’observation qu’ils doivent faire en première année.

Il faut aussi démontrer de l’intérêt pour l’anatomie, car c’est une grande part du domaine de l’échographie. Il faut aimer le contact avec le patient, il faut s’en occuper, le rassurer, lui expliquer l’examen…

Sans être étudiant, il est aussi possible de faire une démarche auprès d’un hôpital pour aller observer ce qu’implique qu’être technologue, durant une journée d’observation.

Au Cégep, on permet aussi aux étudiants qui sont au secondaire ou aux personnes qui souhaitent faire un retour aux études de venir passer quelques périodes de laboratoire avec nous. On les appelle les étudiants d’un jour. L’étudiant arrive, passe l’avant-midi avec nous, se promène dans nos laboratoires, observe les étudiants pendant qu’ils pratiquent dans le laboratoire, on explique le rôle du technologue et on communique des informations sur le programme. Ça permet de savoir avant même de s’inscrire si ça les intéresse ou non. Ça fait partie de nos objectifs de recrutement, de trouver des étudiants qui sont conscients du monde de l’échographie et qui se sont renseignés sur le programme. Ce n’est pas grave si une personne se rend compte que finalement, ça ne lui plaît pas du tout, mais au moins cette personne est au courant de la réalité et ne s’inscrit pas au programme sans savoir.

Merci à Maxime pour sa participation.

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