Portrait de technologue | Benedicthe Bissonnette, t.i.m.(MN)

Blogue
11 novembre 2023

L’OTIMROEPMQ a eu le plaisir de rencontrer Benedicthe Bissonnette, technologue en médecine nucléaire et chef de service en médecine nucléaire et en électrophysiologie médicale au CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean.

En quoi consiste votre métier de technologue en médecine nucléaire ?

Le technologue en médecine nucléaire doit bien connaître ses caméras, être capable de les faire fonctionner correctement, être certain qu’elles vont faire des images de bonne qualité. On s’en assure tous les matins avec des contrôles qualité sur nos caméras. Une autre partie du travail, ce sont les produits radioactifs en tant que tel. On doit savoir comment les manipuler, comment faire nos mélanges, comment les injecter aux patients. On effectue un travail de laboratoire, il faut vraiment beaucoup de minutie et appliquer tous les principes qu’on a appris sur la stérilité et s’adapter aux balises imposées par l’Ordre. Ensuite, il y a l’approche aux patients, qui sont très diversifiés, on peut faire des examens de nouveau-nés jusqu’aux personnes âgées. Il faut s’adapter à leur comportement, certains sont tranquilles, d’autres anxieux sous la caméra. Il faut les rassurer et les faire se sentir en sécurité. Il faut ensuite faire une image de qualité pour le médecin spécialiste pour qu’il puisse donner un diagnostic. Le travail d’équipe occupe une grande importance dans notre métier.

 

En quoi consiste votre métier de chef de service ?

Je gère des équipes : actuellement il y a près de 50 personnes sous ma gouverne. Je m’assure de gérer le budget des fonds publics qui ne sont pas illimités, gérer les listes d’attente de plus en plus longues, gérer le personnel dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Chaque jour, j’essaie de faire le tour des équipes, m’assurer qu’il n’y pas de pannes de caméras, m’assurer qu’on a tout le matériel nécessaire, etc. Le matin, c’est plus pour gérer les urgences. Ensuite, je m’assure dans la journée de planifier les budgets, les horaires, les rencontres. Tout au long de la journée, j’ai toujours des surprises. Par exemple, je peux avoir à gérer un patient mécontent, deux employées en désaccord, une panne électrique, trois employés qui ont la Covid… Toutes les situations un peu particulières, je les gère. Je travaille aussi sur de la gestion de projet. Par exemple, à l’hôpital de Chicoutimi, on planifie un projet d’agrandissement pour avoir une nouvelle TEP et des nouvelles installations à jour. Donc je participe à la gestion de projet, à la gestion de risques et à la planification budgétaire entre autres.

 

L’équipe de Chicoutimi (De Gauche à droite):
Bénédicthe Bissonnette, t.i.m.(MN) et chef de service; Gabrielle Boucher, t.i.m.(MN); Megan Roy, t.i.m.(MN); Aurélie Desbiens, t.i.m.(MN); Cindy Gagnon, t.i.m.(MN); Patrick Cummings, t.i.m.(MN); Marie-Pier Gendron, t.i.m.(MN) et agente de radioprotection; Hélène Bouffard, assistante-tech; Marilou Wellman, coordonnatrice technique MN. // Les absents de la photo: Sabrina Julien, assistante-chef MN; Jonathan Morel, assistant-chef MN; Sophie Lemieux-Tremblay, t.i.m.(MN); Myriam Gauthier, t.i.m.(MN); Dany Lussier, t.i.m.(MN); Lyne Gagnon, t.i.m.(MN).

Ça fait combien de temps que vous faites ce métier ?

Depuis 2008 ! Au cours des quinze dernières années, j’ai travaillé à Sherbrooke, au Bas-Saint-Laurent et puis maintenant au Saguenay. Ça permet d’avoir une belle diversité de pratique dans mes bagages. J’adore toujours autant ma profession!

 

Quelle est la différence entre médecine nucléaire générale et TEP ?

Le principe de base de la médecine nucléaire est d’injecter au patient un produit légèrement radioactif, qui va aller dans un de ses organes. Le produit s’accumuler dans l’organe qu’on veut voir, on attend un certain nombre de temps et ensuite, on place le patient sous une caméra pour prendre une photo de l’organe qu’on souhaite voir. La médecine nucléaire a connu une évolution et nous a amené des nouveaux produits et nouvelles caméras. Grâce à ça, il existe aujourd’hui la TEP, la Tomographie par émission de positrons qui est un peu différente, mais sur le même principe : on injecte un produit radioactif qui est souvent un sucre radioactif, on place le patient sous la caméra, mais là, on voit tout son corps, tous ses organes en même temps ou à peu près, ce qui nous permet de prendre de super belles photos pour détecter des cancers, même à des stades initiaux. On peut y voir des petites choses qui ne seraient pas nécessairement évidentes aux scans ou aux IRM. La TEP est globalement plus pour de l’oncologie, on va aller détecter les cancers, suivre les cancers dans le temps entre les cycles de chimio du patient. Elle permet de voir un peu de tout. Dans le service, les technologues sont habilités à faire les deux types d’examens.

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Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire le métier de technologue et pourquoi avoir choisi ce domaine en particulier ?

Comme beaucoup d’étudiants au secondaire, je ne savais pas trop vers quoi me tourner. Je savais que je voulais travailler avec les gens, je savais que j’aimais le milieu de la santé parce que j’étais déjà préposée aux bénéficiaires dans une petite résidence. Ma mère était infirmière, avec quatre enfants, travaillant jour, nuit, fin de semaine, temps supplémentaire, etc. Et elle me disait de faire ce que je voulais, mais pas de faire le même métier qu’elle. Donc je regardais les autres techniques, et je suis tombée sur la médecine nucléaire; les produits radioactifs, je trouvais ça fascinant. Après la première session, je me suis dit que c’était vraiment ça que je voulais faire.

 

Qu’est-ce qu’il vous plaît dans votre travail ?

Dans mon rôle de technologue, ce que je préfère le plus, c’est le contact avec le patient. Je veux m’assurer que les patients aient le bon examen au bon moment, puis travailler dans ce sens-là. Même comme chef de service, je tiens à continuer à faire de la technique, déjà pour aider mon équipe, mais aussi parce que j’aime ça, car ça maintient ma technique à jour et ça me fait du bien de passer du temps avec les patients.

 

Quelles qualités faut-il avoir pour devenir technologue ?

Pour devenir technologue, il faut avoir beaucoup d’empathie pour bien comprendre les besoins de nos patients. Il faut beaucoup de minutie aussi, quand on doit avoir les images de la plus belle qualité possible, quand on prépare nos produits en laboratoire. On ne doit pas sauter les étapes afin de s’assurer de la conformité et de la stérilité de nos produits. Il faut aussi être capable de travailler en équipe.

 

L’équipe de Roberval (De gauche à droite)
Bénédicthe Bissonnette, t.i.m.)MN) et chef de service; Annick Gagnon, assistante-chef MN. // Absente de la photo : Caroline Harvey, assistante-chef MN.

Quelles sont vos astuces pour créer facilement un lien avec le patient ?

C’est d’être à l’écoute du patient. Parfois, dans notre journée, on a un roulement rapide. À travers toute cette gestion-là de l’horaire et des ressources, il faut vraiment être à l’écoute du patient dans son verbal et son non-verbal. Parfois, ça prend quelques secondes pour leur demander s’ils sont nerveux et qu’ils s’ouvrent à nous.

 

Estimez-vous qu’il est important de faire de la formation continue durant toute votre carrière ?

Absolument ! Une profession, ça évolue, donc on doit évoluer avec elle. La recherche nous amène des nouveaux radio-isotopes, des nouveaux radiopharmaceutiques, donc des nouveaux produits qu’on va injecter aux patients qui sont issus des nouvelles recherches. La médecine nucléaire s’en va de plus en plus vers les traitements radioactifs. On est actuellement majoritairement dans la détection, mais là, on va aller plus vers des traitements ciblés. Toutes ces choses, je ne les ai pas apprises à l’école ! C’est important de continuer à se former.

 

Comment voyez-vous l’évolution de la profession dans 10 ans ?

Actuellement, à Chicoutimi, on va migrer d’une TEP vieille génération, vers une TEP numérique, et des appareils beaucoup plus performants qui permettent de faire des examens plus rapides. C’est un avantage pour le patient et pour nous. Si l’examen dure deux fois moins de temps, on pourrait en faire plus. On passe tranquillement vers certaines thérapies, certains traitements radioactifs. Certains produits qui sont développés par la recherche et qui arrivent vers les cliniques sont vraiment très ciblés. Ce ne serait donc plus une chimio générale, mais un produit ciblé pour une famille de cellule très spécifiques. Pour les patients, ça amène une nouvelle génération de traitements qui n’existaient pas avant. Les technologues doivent donc les apprendre. On reçoit des formations pour ça, car ce n’est pas quelque chose qu’on a appris nécessairement à l’école, notamment pour les technologues plus âgés comme moi. Mais on restera toujours dans le diagnostic, dans la recherche, dans l’imagerie de diverses pathologies.

 

Que faites-vous sur votre temps libre pour décompresser de votre travail ?

En ce moment, je termine mon certificat en gérontologie, car je voulais en savoir plus sur notre clientèle qui est majoritairement composée de gens plus âgés pour offrir des meilleurs soins. Je fais aussi ma maîtrise en gestion des services de santé à temps partiel le soir. Et après ça, je lis des romans, juste pour relaxer. Je m’offre trente minutes de marche tous les midis quand il fait beau pour me vider la tête et décompresser. Pour le moment, c’est ça, mais dans quelques années, mes enfants seront plus grands et j’aurais plus d’expérience en tant que gestionnaire, donc j’arriverai peut-être à trouver un meilleur équilibre. Mais pour le moment, la motivation est tellement présente que tout va bien !

 

Que diriez-vous à une personne qui a envie de devenir technologue ?

La meilleure chose à faire pour être sûr, qu’on soit un jeune au secondaire, ou un adulte en réorientation de carrière, c’est demander un stage d’observation. Puis ensuite, une fois qu’on est convaincu (parce qu’on va l’être !), c’est juste de se lancer. C’est vrai qu’une technique, c’est trois ans, pour certains, c’est long. Mais trois ans, pour avoir une belle carrière pour le reste de sa vie, ce n’est pas si long que ça. En plus, durant ces trois ans, il y a énormément de stages, donc ce n’est pas seulement de la théorie, c’est aussi et surtout beaucoup de pratique.

Merci à Bénédicthe pour sa participation.

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